Pierre François et les Auteurs

Avec Yves Rouquette

Yves Rouquette et Pierre François, devant le théâtre de Nîmes.

Yves Rouquette et Pierre François, devant le théâtre de Nîmes.

« I« Il y a dans ce franciscain immergé dans le siècle, dans cet ami Pierrot s’activant au clair de la terre toute la gaieté des tristes, le courage des pacifiques, l’impatience des chercheurs de beauté, des affamés de bonheur. Il a aussi la fière humilité des forts.
Aec lui le monde est beau, mais jamais assez, jamais autant que quand l’homme s’en mêle et ajoute du tout au tout, des jours au temps, de l’éternel à notre vie.
François n’a pas son pareil pour mettre aux lisières d’un pré à vaches un poète, des anges musiciens. Aux villages il accorde des cyclistes, des potagers, des jardiniers, du soleil en bouteille. Il n’y a pas de canal chez lui sans gabarres, mourres de porc, jouteurs, ponts basculants. Il faut à ses plages des parasols, des cabines, y compris celles de téléphone, des pêcheurs de plies, des baigneuses.
Il met au ciel des avions pacifiques ou mortifères, à la mer les vagues et les cargos chers à Dufy, sur les cratères de la lune des scaphandriers remontés des eaux vertes du pont de la Savonnerie. Les machines l’enchantent tout autant que les cheminées d’usine ou les silos à grains : moissonneuses batteuses ou camions-citernes, manèges ou bétonnières , aéroplanes ou stations spatiales, grues ou longues limousines.
Dans tout cequ’il fait je lis le grain de folie qui soulève les montagnes, la force et le fond de tristesse sans lesquels il n’y a pas de beauté, mais seulement cette crasse à la mode qu’on appelle esthétique.
J’y trouve ce qui aide à faire le plus dur et le plus exaltant dans l’ordinaire de nos jours : apprendre à ne pas désespérer nos filles et nos fils. »

 

Yves Rouquette (extrait de « Amis Pierrot, frère François »)

 

Avec André Benedetto…

André Benedetto et Pierre François repeignent la façade du théâtre des Carmes Avignon, 1974

André Benedetto et Pierre François repeignent la façade du théâtre des Carmes Avignon, 1974

LLe Théâtre des Carmes d’Avignon a été fondé, en 1963, par André Benedetto, auteur et acteur dans l’ancienne salle paroissiale Saint-Benoît dépendante de l’église Saint-Symphorien-les-Carmes. Au début, en dehors de la saison théâtrale, elle faisait fonction de salle de danse, de discothèque ou de bowling. Aujourd’hui cette salle est considérée comme une référence du théâtre français à Avignon. Elle accueille, outre ses propres productions, des pièces d’auteurs célèbres, des acteurs de renommée, des ateliers de théâtre, des étudiants en stage, des musiciens ou des conférenciers1.

Ce théâtre est le lieu où joue régulièrement la « Nouvelle Compagnie d’Avignon », troupe théâtrale créée par André Benedetto. Elle fit ses débuts sur les planches au cours de l’hiver 1961.

Depuis le « Manifeste de 1966 », base programme voulue par Benedetto, cette troupe n’a joué presque plus que des œuvres de son créateur.